À l’échelle mondiale, la tuberculose constitue la deuxième cause de mortalité due à une maladie infectieuse, derrière la COVID19 (et avant le sida). La tuberculose résistante demeure une crise de santé publique et une menace pour la sécurité sanitaire au niveau mondial. Depuis 2000, on estime que le diagnostic et le traitement de la tuberculose ont permis de sauver 75 millions de vies. Mettre un terme à l’épidémie de tuberculose d’ici à 2030 figure parmi les cibles pour la santé des Objectifs de développement durable des Nations Unies.
Au Burkina Faso, la tuberculose demeure un problème prioritaire de santé publique. C’est une maladie infectieuse, contagieuse, curable et à transmission essentiellement interhumaine. Elle touche principalement les adultes pendant les années les plus productives de leur vie (15 à 49 ans), mais le risque existe pour toutes les tranches d’âge.
Ce jour 24 mars 2024, comme à l’accoutumé, la communauté internationale célèbre le 142 ème anniversaire de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose (JMT).
S’appuyant sur son adoption massive et son succès, le thème de la JMT de 2023 a été reconduit en 2024, à savoir : « Oui ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose ».
La JMT vise spécifiquement à susciter l’espoir et à favoriser une mobilisation massive ; augmenter les investissements et une adhésion plus rapide aux nouvelles recommandations de l’OMS ; adopter les innovations ; prendre des mesures plus énergiques et une collaboration multisectorielle pour gagner le combat. Le thème est également centré sur l’engagement accru des personnes touchées par la tuberculose, des communautés et de la société civile qui mènent le mouvement visant à mettre fin à cette maladie, et souligne notre pouvoir collectif d’atteindre les Objectifs de mettre fin à la tuberculose d’ici à 2030.
À l’instar des pays membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Burkina Faso à travers la Coordination nationale de lutte contre la Tuberculose, s’inscrit dans cette commémoration par une communication de masse sur le thème et des campagnes de dépistage actif de la tuberculose chez les enfants dans les centres hospitaliers.
Selon l’OMS, l’incidence de la tuberculose était estimée à 44 cas pour 100 000 habitants en 2022 au Burkina Faso, soit près de 9 900 nouveaux cas et rechutes de tuberculose. Cette incidence estimée a diminué d’environ 2% par an au cours des 5 dernières années grâce à l’intervention des partenaires dont le Fonds mondial. Malgré les efforts consentis par les acteurs dans la lutte contre cette maladie, tous les cas de tuberculose estimés par l’OMS ne sont pas encore détectés. En 2023, les 110 centres de diagnostic et de traitement ont détecté et mis sous traitement 8613 nouveaux cas et rechutes de tuberculose dont 304 enfants (0 à 14 ans). Parmi ces cas, 5932 (soit 69%) étaient contagieux. Comparé aux 9 900 cas estimés par l’OMS, 8613 (soit 87%) malades ont été dépistés et traités. C’est une avancée significative dans la dynamique de l’élimination de cette maladie, mais il reste davantage à faire car tous les cas de tuberculose estimés par l’OMS ne sont pas encore dépistés dans notre pays. En effet, 13% d’entre eux échappent encore au système de santé.
Pour la prévention, les enfants au Burkina Faso sont vaccinés au Bacille de Calmette et Guérin (BCG) à la naissance. Ce vaccin est intégré dans le Programme élargi de vaccination et offert aux nouveaux nés dès J0 sauf s’il existe une contre-indication. Ce vaccin est efficace pour leur éviter les formes graves de tuberculose mais il n’a pas d’intérêt chez les adultes.
Toute personne qui tousse pendant plus de deux semaines doit se rendre au centre de santé pour se faire dépister. La tuberculose est guérissable. Un malade tuberculeux dépisté précocement et traité correctement pendant six mois, guérit totalement de sa maladie sans séquelles. Le traitement est disponible partout au Burkina Faso et est totalement gratuit pour le malade.